Le premier film burlesque est aussi l’un des premiers films de
l’histoire du cinéma, puisque c’est en 1895, l’année même
où l’on date la naissance du septième art,
que les Frères Lumière présentent L’Arroseur Arrosé, un
film de quelques dizaines de secondes, mais dont le gag unique
deviendra célèbre dans le monde entier. Reposant sur un effet comique
qui tient dans son titre même, cette courte mise en scène
exploite un procédé extrêmement simple, qui sera repris maintes fois,
de manière diverse, dans les films représentant ce nouveau
genre parodique du cinéma naissant. Dès lors, le burlesque sera
une des expressions favorites du cinéma muet.
Non seulement avec Auguste et Louis Lumière, mais aussi, dans les
années suivantes, avec des réalisateurs tels que Georges Méliès
ou Ferdinand Zecca, le cinéma burlesque est avant tout français,
et ce jusqu’en 1914 et l’irruption de la première Guerre Mondiale. Mais les premières années du siècle restent une période
riche pour les cinéastes hexagonaux qui, s’inspirant des procédés
hérités du music hall ou du théâtre, créent les caractéristiques
principales du genre burlesque. Le maquillage et les exagérations
gestuelles et vestimentaires sont donc mis à l’honneur.
Une des caractéristiques du burlesque est aussi la simplicité du
scénario, ce qui donne naissance à des films essentiellement
visuels, s’attachant plus particulièrement à montrer plutôt
qu’à tenter de raconter. A cette époque, sur les écrans, les
comédiens les plus populaires sont André
Deed, Charles
Petit Demange et surtout Max Linder devenu célèbre
notamment par son costume de dandy. En cette période
d’avant-guerre, les affiches des cinémas proposent à des
foules sans cesse plus nombreuses des films aux titres évocateurs
comme Le Chapeau Magique, Le Paravent
Mystérieux ou La Course des Belles-Mères.
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